Journal de Merinda – mai 1535 – La Terre
Depuis toujours certains prétendent que nous ne sommes peut-être pas seuls dans l'univers. Et s'ils avaient raison? Tous ces disques lumineux dans le ciel que des personnes sensées ont pu voir, ne serait-ce pas la preuve que d'autres peuples vivent ailleurs? Je me suis toujours posée la question et c'est ce mois de mai 1535 qui me conforta sur mes croyances, même si je ne m’attendais pas à ça.
Depuis toujours j'aime me promener dans la forêt, à la recherche de baies pour préparer des confitures avec ma mère. Et puis il faut dire que j’aime me sentir seule de temps en temps, pour réfléchir. Mais ce jour là, je ne m’attendais pas à voir une chose aussi bizarre.
J’entendais des voix au loin, une langue que je ne connaissais pas. Je m’approchais doucement pour ne pas me faire repérer, je me calais contre un arbre et regardais les individus. Ce que je vis me coupa le souffle. Un groupe de petits êtres volants entourant une belle jeune femme avec de longues oreilles pointues. Ils étaient tous surexcités ou énervés, de loin je ne voyais pas très bien. Qu’est ce que c’était ? Je n’avais jamais vu ce genre d’êtres jusqu’à maintenant. Avec la chasse aux sorcières qu’il y avait depuis plusieurs années, je ne comprenais pas pourquoi ces… humains, enfin je n’étais pas sûre du terme, soient ici au milieu de la forêt. Ils pourraient être vus par n’importe qui. Et cela ne pouvait être un déguisement, vu la taille des petites choses volantes. Pendant plusieurs minutes je les ai observés, j’étais fascinées, j’avais l’impression de me trouver dans un monde féerique. Mais je m’étais faite repérer très rapidement. Je m’étais enfuie, mais on m’avait aussi très vite retrouvé.
La belle jeune femme était venue me voir chez moi lorsque mes parents n’étaient pas là, j’avais cru que c’était ma dernière heure. Elle m’avoua alors qu’elle était une elfe. Vous imaginez une elfe, je croyais que c’était que des histoires racontées par les fous du village. Mais non, apparemment tout était réel. Elle m’avait fait promettre de n’en parler à personne. Je l’ai fais, bien évidemment, je ne voulais pas aller sur le bucher non plus et encore moins être tuée par ces êtres étranges, car elle me l’avait promis, si je disais quoi que ce soit, elle me tuerait de ses propres mains.

Journal de Merinda – décembre 1540 – La Terre d’Aldaron
Jamais je ne pourrais oublier ce jour là. Depuis ma rencontre avec la jeune elfe, ma vie à complètement changé, je ne vois plus le monde de la même façon. Mais le pire c’est que la chasse aux sorcières a beaucoup augmenté. Était-ce de vraies sorcières ? Maintenant, je peux croire à tout.
L’année 1540 a été un énorme changement pour tout le monde. Un jour, je m’étais réveillée, pas dans ma chambre, dans un village que je ne connaissais pas. Je ne me rappelais rien de la vieille, qu’avais-je fais ? Autour de moi, plusieurs personnes étaient tout aussi désorientées. C’est à ce moment là que la jeune elfe fit son apparition. On s’était tous retrouvés autour d’elle et ce qu’elle nous apprit me fit l’effet d’une bombe. Elle et ses disciples nous avaient changés de monde, un monde parallèle à notre bonne vieille Terre. Je n’en croyais pas mes oreilles, j’avais envie de pleurer, je ne reverrais plus jamais mes parents. Tous ceux qui avaient eu la connaissance d’être étranges avaient été envoyés sur la Terre d’Aldaron, et j’en faisais parti. A partir de ce jour là, ce monde a été le mien.

Journal de Merinda – juin 1541 – La Terre d’Aldaron
Je savais presque tout sur ce monde dans lequel nous étions arrivés. Aldaron était en faite le dieu de ces êtres et ils le vénéraient tous, ou presque, car j’ai appris bien assez tôt que certains ne partageaient pas cette croyance. Malgré toutes ces créatures, que je pensais inexistantes, il y avait une chose encore plus bizarre. C’était les gardiens. Apparemment, ils protégeaient le secret d’une sorte de portail sur une île sur la Terre de ma venue au monde. D’après mes livres, avec la chasse aux sorcières, les êtres féeriques ne pouvaient plus courir le risque de partir vagabonder de l’autre côté du portail, pour leur survie. Malgré ma peur de ce monde, j’étais aussi très excitée, j’avais hâte d’en connaitre plus, surtout qu’avec le transfert dans ce monde, chaque humain a obtenu un don. Surement dû à la magie qui règne ici. C’est tellement excitant !

Journal de Sophilia, descendante de Merinda – aout 2012 – La Terre d’Aldaron
J’ai tout lu sur l’histoire de la Terre d’Aldaron, sur les gardiens qui protègent l’entrée de notre monde, sur mes ancêtres, sur leurs venues. Je suis tellement fascinée par cela, même si pour moi tout me parait naturel, mais comment cela devait être pour mon ancêtre Merinda. Elle devait complètement être perdue. Pour ma part, j’étais aux anges, j’étais amoureuse, malheureusement pour moi, d’un elfe. C’était interdit de mêler les races, je détestais cette loi et lui aussi, mais il n’avait pas le choix car il était prince.
Mais depuis quelques temps je le trouve un peu trop distrait, il me parle de guerres, de tensions avec les dragons, comme toujours. Apparemment il n’y avait pas qu’eux, depuis quelques années les sorcières ont mit sous leurs pouvoirs les vampires et les loups garous. On ne sait pas encore ce qu’elles cherchent à faire, mais tous les royaumes sont en effervescence. Je ne sais pas quoi faire pour les aider mais j’aimerais me sentir utile. Des choses horribles se préparent, je le sens.